Investigations

[HRP : Ce RP prend place dans le cadre des Fils du nord et avant la bataille à livrer d'Andorhal. Il est ouvert à tous les hordeux qui le souhaitent]

Garnison du Ruisseau de l'Ouest
Bureau du Chambellan Lomah de Sangre
Heure du souper.

Comme à l'accoutumée, je refuse de m'alimenter. La nourriture m’est insupportable, dépourvue de saveur et de consistance. Et de toute évidence mon esprit est beaucoup trop accaparé par la tâche titanesque qui pèse sur mes épaules : centraliser les informations des Fils du Nord.
Les rapports fusent dans tous les coins et dans tous les sens. Les Chevaliers Royaux ont en signé la plupart, et bien que je me réjouisse de leur enthousiasme, j'ai du mal à recouper les informations dont ils m'abreuvent. Les données sont parfois imprécises et contradictoires.

J'attrape plusieurs parchemins faisant état de l'activité des groupuscules inféodés à Sylvanas que j'étale devant moi et compare les points que j'ai tracé sur une carte du Nord. Différentes mouvances, différentes factions, par trop d'imprécisions...
C'était trop peu. Trop flou.
Je balaye mon bureau d'un revers de main agacé. La paperasse qui l'encombre vole à travers la pièce avant de mollement retomber au sol. Je me renverse sur mon siège en me massant l'arrête du nez. Les bougies allumées dans la pièce vacillent d'un même allant.
Je soupire.

- Bien... Puisqu'on est jamais mieux servi que par soi-même.

Mes nuits seront longues et sans sommeil.

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Dalaran
Taverne " A la sale Bête"
trois semaines plus tard,
en soirée.

+musique+

L'ambiance battait son plein dans la gargote. De plantureuses serveuses orcs et trolles circulaient entre les tables, les bras chargés de victuailles, parant à la demande de consommateurs enfiévrés par l'alcool et leur déhanchés. La musique, gouleyante comme du bon vin, s’échappait en nappes avinées des gorges de quelques clients plus audacieux-ou d'avantage faits- que les autres. Dans cette atmosphère flottante de bon tabac, de houblon frais et de graillons à peine sortis du poêle, une silhouette sombre, intégralement de cuir vêtu et encapuchonnée, se tirait les cartes en toute tranquillité, s'humectant parfois les lèvres au goulot de la bouteille de rhum posée devant elle. Discrète, elle faisait presque partie des murs : cela faisait quelques semaines qu'elle prenait ses quartiers à cette table, commandant invariablement la même chose et se mêlant parfois aux habitués pour quelques parties de cartes lucratives. Elle payait toujours ses consommations, s'était faite copine comme cochon avec l'aubergiste, et dispensait parfois quelque blagues grasses à l'assistance lors de ses allées et venues.
Ce soir là semblait un soir comme les autres : adossée au mur de pierre, à sa place solitaire, elle fumait sa pipe tout en gagnant sa petite réussite quand un nouveau groupe de clients passa la porte...

Une odeur indescriptible commença à envahir les lieux dès lorsque la bande de morts-vivants armée jusqu'aux gencives, posa le pied dans la taverne : les chants, les rires et autres festivités firent place à un silence...de mort. Tous les clients, à l'excepté de sombre silhouette encapuchonnée, regardèrent avec insistance et mépris la dizaine de réprouvés qui arboraient fièrement les couleurs de leur dit "caste".
Tous se souvenaient encore des évènements liés à la porte du courroux.
Le plus grand d'entre-eux s'avança, faisant craqué ses articulations, et s'exclama :

- Gloire à la horde ! Longue vie au chef de guerre

L'espace de quelques instants, le silence fit plus dur et soudain...toute la taverne s'en retourna à ses occupations. Boire, manger, jouer, danser et rire...comme si de rien n'était. L'espace d'un moment les réprouvés se regardèrent dans le blanc des orbites en haussant les épaules, l'air songeur. Puis ils scrutèrent l'endroit minutieusement jusqu'à ce que l'un d'eux fit signe à son chef qu'il avait repéré la cible. Toute la bande commença alors à s'avancer d'un pas sûr et déterminé vers la table, qui devint bizarrement vite désertée des autres joueurs de cartes, de l'encapuchonnée vêtue de cuir...
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HRP : voilà déjà une petite (et modeste) suite à ton idée Lomah, si certains l'apprécient. Sachez que je compte continuer en plusieurs épisodes (impliquant des personnages de joueurs rp horde) étant donné que mon brouillon qui ne comprenait que 1 paragraphe, a fini par faire 2 pages hi hi. Si cette histoire prend fin, il faudra essayer de tout regrouper en un seul post si possible. Voilà, voilà...en espérant que ça amusera certains.
PS : Vous pouvez enlevez ce dernier paragraphe hrp après pour la continuité de l'histoire. Merci

L'inconnu sans visage ne sembla pas s'émouvoir de la situation. Pipe au bec, il ramassa les gains laissés ça et là par les déserteurs, faisant preuve d'un pragmatisme à toute épreuve. Lorsque le groupe de réprouvés arriva à son niveau, il retira son calumet de la bouche et observa les nouveaux venus dans l'ombre ténébreuse de sa capuche. Seule son sourire était visible. Un sourire qui ne permettait pas de définir sa race ou son sexe avec précision mais qui semblait imperturbable :

- Messieurs ? Qu'est-ce qu'j'peux faire pour vous ?

C'était une voix de femme : rocailleuse, grave et calme. Le genre de timbre éraillé par l'abus d'alcool, de tabac et de grand air. Un phrasé parfait pour un usage du dialecte orc sans accent.
Nonchalamment, elle sortit un paquet de cartes neuves de nulle part, visiblement son jeu personnel, et entama de les trier selon quelques passes habiles et fluides que n'importe qui aurait eu du mal à suivre du regard.

- Un petite partie de poker, une crapette, ou je vous tire la bonne aventure ?


[HRP : Merci de prendre le temps de me répondre ! ça fait plaisir d'avoir un interlocuteur ! Je ne sais pas dans quel mesure tu veux faire intervenir d'autres personnes , mais pour ce contexte précis, il peuvent jouer leur personnage directement dans ce topic, à condition qu'ils soient déjà ou qu'ils comptent entrer dans la taverne.
Il y'aura sans doute d'autres "actes" qui découleront de cette rencontre et de ses débouchés par la suite ! (Du moins je le souhaite !)
En attendant avec plaisir la réponse pour la suite ! ^^]

Le chef des réprouvés regarda l'inconnue d'un air amusé, laissant apparaître à se qui ressemblait à un léger sourire. Découvrant au passage une dentition parfaite, qui ne lui appartenait sûrement pas.

- Je joue avec ma "vie" et jamais mon or.
- Nous sommes surtout doués pour les osselets. Mouhahaha...

Le chef tourna lentement sa tête à 180°, sans bouger le reste de son corps, dans la direction du soldat mort-vivant juste derrière lui et lui lança un regard accusateur. Celui-ci baissa la tête en signe de soumission.

- Heu...pardon...sergent-chef Manndred...

Manndred replaça sa tête dans sa position initiale. Fit un petit sourire à l'inconnue. Puis désarticula son bras droit de tel façon à décocher un fulgurant coup de poing à son "soldat humoriste" qui vacilla sur le coup, en perdant un passage une oreille et une partie de sa mâchoire. Ce dernier essaya tant bien que mal de tout remettre en place.

- Les Val'kyrs et leurs nouvelles recrues...vous savez ce que c'est. Bien, revenons à nos affaires. Rendez-nous les plans, formules et patrons !
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HRP :et voilà une autre suite Lomah quand je parlais d'impliquer les joueurs rp, je voulais dire de les "présenter" d'abord par notre "jeu". Je connais quelques rpistes horde avec des personnalités particulières et je vais les faire participer plus tard dans mes suites...enfin il me faut quand même leur d'accord. Droits d'images oblige hi hi.

L'encapuchonnée se fendit d'un gros éclat de rire qui sonnait bon la gouaille et l'humour gras.

- V'là qui corse la donne, mon gars ! Vous d'vez être coriace sur le v'lours d'un tapis d'jeu ! "Sergent-chef Manndred", c'est ça ?

Elle tendit une main franche et gantée sous le dentier du sus-nommé, pogne ouverte, comme pour lui serrer la pince. L'étrange demoiselle ne manifestait ni peur, ni répulsion, juste cet espèce d'imperturbable sourire.

- Moi Chuis Fenice ! Par contre chuis ben désolée pour vos "dentelles", les gars, mais j'ai pas fourré mon nez dedans. Je ne vole pas ma camelote messieurs, je la gagne ! Vous d'vez faire erreur sur la personne...

Elle rengaina sa main et se remit à battre les cartes.

- Z'êtes sergent-chef d'quoi donc, si c'est-y pas indiscret?

Manndred regarda longuement Fenice, figé, tel un un pot de fleur pour décoration. Venait-il de faire une gaffe ?

- c'est l'un des sergents-chef d'une division des nécrotr...
- La ferme ! Bougres de sac-d'os ! dites-lui aussi que je ne dors jamais sans mon doudou tant qu'on y est !
- Euh..vous venez de le dire sergent-chef..moi..ce que j'en dis...

Manndred regarda avec insistance son soldat "insolent", ce dernier se cacha discrètement derrière ses camarades, en protégeant instinctivement ses dents. Las, Manndred s'en retourna vers Fenice et commença à lire un parchemin, pris à sa ceinture et abîmé par l'usure...ou les "doigts" des réprouvés.

- Pourtant la description est bonne. Tout de cuir vêtue, femme, discrète, capuche, aller-retour à la nouvelle Dalaran...ayant voler les..euh..trucs importants aux apothicaires...

Soudain, une voix enjouée, se fit entendre parmi le petit groupe. Mais impossible d'en trouver la source.

- Hé Manndred "sans-cervelle", tu t'es trompé de cliente ! Hi hi hi !

Fenice ponctua l'échange de ricanements sonores. Visiblement elle goutait la blague !

- Sympatoche vot' petite compagnie sergent ! Un doudou, hein ?! J'y penserais à la revoyure !
- Pourtant la description est bonne. Tout de cuir vêtue, femme, discrète, capuche, aller-retour à la nouvelle Dalaran...ayant voler les..euh..trucs importants aux apothicaires...
- Ahahaha, j'dois pas être la seule gonzesse pudique du coin, si ? C'est quoi donc ces trucs import...
- Hé Manndred "sans-cervelle", tu t'es trompé de cliente ! Hi hi hi !

Le sourire de Fenice s'estompa et tout son être se raidit, comme si elle venait de se figer devant quelque chose d'invisible, juste à coté d'elle. La personne dissimulée remarque alors que -peu importe la manière- la demoiselle à capuche l'avait plus ou moins localisée. Était-ce du bluff ou bien cette inconnue avait-elle des sens beaucoup trop aiguisés pour être naturels ?

- J'aime bien savoir à qui j'cause, ma jolie. Sors donc ton cul des ombres.

Manndred et sa troupe se demandèrent à qui pouvait bien parler Fenice. Serait-elle folle ? Puis il fixa vers la direction du regard de celle-ci, pendant que le reste de ses soldats regardèrent dans tous les sens :

- Personne à l'étage, chef !
- Par terre non plus, chef ! *tenant ses orbites dans ses doigts*
- Dan'ch...miom...la..chuisine...crunch..non..plush..chef ! Burps ! *mangeant un morceau de viande crue*
- Non plus sous le bar, chef ! *n'ayant pas remarquer le vin s'écouler de ses "orifices"*
- Néant, sous les tables ! *dérangeant les consommateurs*
- Aussi sous les familiers ! Euh..gentil...le worg..gentil...regarde le beau nonosss...euh...coucouche panier...
- Rien sous les robes, ch...
- IIIIEEEEEEEEE !
- Oups ! Pardon madame !

Les occupants de "à la sale bête" commencèrent à être énerver des attitudes des réprouvés indésirables. La forme ombreuse se redressa à deux pas de la position de Fenice. Celle-ci vit deux petits ronds rouges et crue même apercevoir à ce qui aurait pu être un sourire en-dessous.

- On va s'amuser un peu !

Avec un flegme apparent, Fenice éteignit soigneusement sa pipe qu'elle glissa dans sa tabatière et rangea son jeu de cartes. Elle décroisa subtilement les jambes comme un fauve qui se prépare lentement mais surement à bondir. Voilà des semaines qu'elle était en planque ici en attendant que quelque chose de passe. N'importe quoi. Quelque chose qui la mène à découvrir d'avantage des rapports de forces hordeux.
Et cela semblait se jouer sous ses yeux à cet instant même. Les deux partis semblaient se connaitre, elle était donc la donnée inconnue du problème.

Cela sembla accentuer son sourire alors qu'elle patientait pour voir l'acte suivant, celui qui déterminerait pour quel camp elle offrirait ses services.

La "dissimulée" sortit subitement de son camouflage : c'était une elfe de sang, estafette. Un thalassassin comme Manndred aimait les appeler. Il ne la connaissait pas. Ses hommes commencèrent à s'approcher vers elle alors que celle-ci tenta hâtivement de s'enfuir vers la sortie. Elle ne put que remarquer au dernier moment Manndred lui décocher un rapide coup de bouclier. L'estafette tomba à la renverse, en perdant par la même occasion un bracelet orné d'un rubis rouge scintillant la magie.
Et tout à coup ! Un flash ! L'illusion de l'elfe de sang laissa place à une trolle, dont il était difficile de distingué une particularité chez elle avec cette cagoule et cette longue cape, mais le fluide d'embaumement de Manndred ne fit qu'un tour et les soldats réprouvés en fit tomber leurs mâchoires inférieurs.

- Toi !
- Suwpwise l'copains !
- 'hef ! 'hef ! 'est en'ore elle !
- On te tient cette fois Isy ! Attrapez-la !
- Ouai com' d'hab m'gars. Mat' ma séwie pagaill'eurtwière!

En quelques instants, Isy s'était "téléportée" sur chacun des soldats de Manndred en leur gratifiant, au passage, d'un magnifique "tape-là-où-ça-fait-mal" de sa composition pour réapparaitre à sa position initiale. Les soldats ayant reçu, respectivement pris un sale coup, trébuchèrent ou tombèrent sur tout et n'importe quoi ou n'importe qui. Cassant, brisant, éparpillant...assiettes, tables, jeux et surtout la boisson des invités.

Ce fut le "soldat humoriste" qui lança le nouveau "jeu" en faisant tomber, maladroitement, du comptoir le bébé-worg de l'orc qui jouait avec.

- Dé'olé, i' 'reto'be pas su' 'es pattes ?
- Hé les gars ! Je suis tombé sur un os ! Zog !

Le pauvre soldat n'eut que le temps d'apercevoir le front de l'orc s'avancer rapidement sur le sien. Paf ! Crac ! Pour finir sur un Tauren qui ne demandait rien à personne. Ce dernier saisit le perturbateur pour le lancer sur d'autres habitués de la taverne. S'en suivit des acclamations de toutes parts.

- Tout casser !
- Chouett' une bagawwe !
- Je prends les paris !
- Castagne !
- Baston !
- Ba'ton !
- Bastion....euh...baston !
- Pognon !

En moins de quelques minutes, la taverne devint un champ de bataille et de festivités selon la tradition "orque" avec une belle bagarre générale impliquant tout le monde. Hormis l'aubergiste, gardant la porte et le tavernier qui continuait son travail sans broncher pendant qu'ils admiraient le spectacle qui s'offrait à eux. Isy regarda Fenice et hurlant de joie.

Fenice se leva avec lenteur et aux éclats de rire tonitruant de la trolle, elle répondit par un rictus large qui lui fendait pratiquement toute la figure. Et cette parodie de sourire n'avait rien d'engageant. Elle marcha entre les tables renversées, évita le poing d'un tauren qui tentait d'atteindre la joue d'un des réprouvés, slaloma entre les jets de bouteilles et de chopes jetées ça et là...

Et soudain elle ne fut plus là.

Un battement de cil et Isy venait de la perdre de vue. Une odeur de mana brulée flotta jusqu’à ses narines et aurait du lui mettre la puce à l'oreille. Elle ne comprit son erreur que lorsqu'elle sentit un bras bardé de cuir l'enserrer puissamment à la taille et immobiliser son bras gauche, tendis qu'une lame effilée pointait sur sa gorge.
La voix rocailleuse de Fenice murmura à l'oreille pointue de la bleue :

- Je peux te livrer à eux, maintenant. Tout de suite. Ou bien nous pouvons faire affaire ensemble.... A ta guise, ma jolie ! Choisis bien mais choisis vite.

- Ohhh, t'es d'genwe collé-sewwé toi ! T'sewais pwêtwe à aider l'décwépis à l'botte d'elfe pâle d'la cité qui pue ?

Isy examina la situation sans trop paniqué et jeta un regard sur celui de Fenice. Elle se joua de sa position indélicate en interprétant un mauvais rôle de victime masochiste, pris au piège. Comme elle a pu le lire dans les romans "brûlants" en différents lieux. C'est alors qu'elle vit ses amis entrés dans la taverne, sans doute attirés par le boucan :

Le premier était un elfe de sang soldat, vêtu d'une armure vrykul, un de ceux que l'on nommait "sangain" parmi les thalassiens ou plus communément "magiéteinte" pour désigner avec affront ceux dont le pouvoir de la magie était absente.
Le second était un orc massif de la lame d'ébène, équipé d'un ensemble de plusieurs armures couvert de tâches de sang, avec un l'intelligence et le savoir-vivre qui en découlait. Au vue des cicatrices sur son visages, il avait bien "vécu" et aimait sans aucun doute "fracasser" comme on dit dans le jargon orc. Mais qui arborait toujours une "bonne-bouille", complété d'un cigare qui semblait toujours allumé et à sa place. C'est à dire, coincé dans ses dents.

- Navwée m'namie, j'aimewai contioué notwe entwevue. Mais l'patwonne attend l'wappowt et el'paye bien. Distfwid ! Owionsfall ! J'ai l'plans !

Isy eut à peine eut le temps de finir sa phrase qu'elle saisit un côté de la lame de Fenice, à pleine dents. Rrrrrr. Pour ne plus la lâcher. Ceci fait, elle gigota dans tous les sens tout en essayant d'écraser un pied à celle qui avait eu l'audace de lui faire du chantage. Ses amis la remarquèrent tandis qu'ils inspectaient avec humour le bazar mis "à la sale bête".

- La voilà ! là-bas, avec un..une...enfin, faut aller la chercher. Elle a réussi.
- Lok'thar ! Bouge pas, j'y vais.

Pendant que Distfrid se posa pour prend un verre, pas fini, sur une table abandonnée. Orionsfall se dirigea, lentement mais d'un pas sûr, vers Isy en déblayant tout sur son passage à coup de savates et de torgnoles.

Fenice poussa un soupir d'un air contrarié. Sa bouche fit la moue de manière comique.

- Moi j'voulais juste "causer"...

Elle lâcha brusquement sa dague qui faillit entailler l'intérieur de la bouche de la trolle qui se débattait avec. De sa main leste elle fit une pirouette gracieuse du poignet et Isy perçut quelques mots inaudibles souffler sur sa nuque. Un nuage de mana enveloppa les deux femelles brusquement et Orionsfall eut juste le temps de voir Fenice lui faire un "bye bye" de la main, assorti a un large sourire. Lorsque la fumée arcanique disparut, il n'y avait plus aucune trace des deux donzelles.

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Isy et sa compagne forcée atterrirent sur un toit de tuiles sombres que la trolle n'identifia pas tout de suite. Ce qui était sur, c'est qu'elle ne se trouvait plus à Dalaran, et elle n'était même pas certain d'être encore en Norfendre. La nuit était trop noire pour l'aider à se faire une idée précise du lieu où elle avait été téléportée. Seul indice : une note d'embrun et de sel dans l'air et le bruit de la mer au loin.
Elle n'eut pas le temps de se poser d'avantage de questions qu'elle sentit son corps léviter et se retrouva la tête en bas dans le vide, pendant que la responsable de son enlèvement s'était assise en tailleurs sur l'arrête du toit et entamait de bourrer sa pipe de tabac.

- Moi j'voulais juste causer, chérie. On aurait pu l'faire calmement... T'as choisi de la jouer musclée, faut pas t'en plaindre.

Fenice ricana et alluma sa pipe en claquant des doigts.

- Alors, jolie bleue, parait qu'ta volé des trucs aux réprouvés, pour l'compte d'une "patronne"? ça tombe bien, j'aime pas trop la marmaille non-morte...

Isy essaya de se débattre avec la férocité d'un félin acculé contre la mystérieuse force invisible qui la retenait contre sa volonté, tout en proférant quelques mots trolls, qui selon le ton de sa voix ne devaient pas être d'un langage soutenu, alors que Fenice fumait sa pipe, calmement. Quelques minustes plus tard, lassée et fatiguée, Isy tend une main avec le pouce "levé".

- D'accowd, d'accowd, y n'a mawwe! Lach'moi avec d'ton vaudou ! J'te diwai l'échen'ciel, mais j'wetouwne moi à l'endwoit. J'sens plus m'gambettes et j'commence à avoiw l'mal d'tête !

A des lieux de là, dans la cité volante de la nouvelle Dalaran. Les compagnons d'Isy avaient regardé, impuissant à la disparition de leur amie. Distfrid avait avalé de travers sa boisson et Orionsfall, se grattant le front, s'était arrêté net, tel un lampadaire sur lequel la plupart des "bagarreurs" se cognaient ou tombaient malencontreusement sur lui.

- Kof...kof..par...teuh..Thrall ! Mais...c'était une téléporation ?

- Aucune idée, Grumph , mais on se marre bien ici ! *tapant sans regarder ceux qui l'entourent*

- Je le sens pas...

- Zog, bah c'est les réprouvés dans la taverne, ils empestent l'odeur "naturelle" des lieux.

- Je voulais dire que ça sent mauvais, Orionsfall.

- C'est lui ! *désignant le réprouvé amoché par lui-même après s'être renifler*

Distfrid se passa une main sur le visage puis fît signe à Orionsfall de sortir de la taverne. Pendant ce temps, Isy adoptait un position "d'attente": les bras croisés, une jambe droite et une cheville positionnée sur l'autre jambe....toujours la tête en bas.

- Je vois qu'on s'fait plus docile...

Fenice tira une bouffée de tabac qu'elle exhala dans l'air nocturne. D'une rotation de poignet elle ramena la trolle dans le bon sens sans lui faire toucher la toiture toutefois.

- Donc, on s'disait qu'on allait s'faire des confessions intimes... c'qui ta commanditaire et t'a piqué quoi pour elle ?

Par réflexe, Isy essaya de "nager" vers le sol pour toucher terre. Voyant que cela conduisait à l'échec. Elle lança un magnifique sourire troll à Fenice.

- Hé hé, désolée...défowmation pwofechion'el.

Remarquant que Fenice ne bronchait pas d'un cil. Elle se reprit.

- Bon, t'es au couwant que l'woi-lich est capout. Mais s'que t'sais pas...s'que "l'pue d'pawtout" se welai et pwofite d'bowdel au nowfendwe pouw wécupéwer du matos du fl..du fl...ggnnnn..du flétwi pouw gagner en fowce com'dit l'patwonne.

Isy sortit un petit parchemin chiffonné portant le sceau d'un bouclier et d'une épée finement esthétique, le tout entourés de fleurs. Aucun doute ça vient des elfes de sang. Elle le tendit à Fenice.

- ça d'vient d'la patwonne qu'fait pawtie d'clan d'sa wace, un peu à pawt. Tiens, lit l'commande.

Fenice lut attentivement la parchemin, mais ne voyait là qu'un poème très basique. Alors elle regarda Isy avec un regard mélangeant incompréhension et colère.

- Mouhohohoho excuz-moi. J'oublié dire qu'elle était pas "bête" hahaha. Fait pas t'naine, welit l'twuc et mat'chac pwemièwe lettwe début d'phwaz. s'cod.

Fenice suivit les instructions d'Isy et commença à déchiffrer les mots-clés :
d_é_r_o_b_e_r p_l_a_n_s r_u_i_n_e_s f_o_s_s_o_y_e_u_s_e N_O_U_V_E_L_L_E P_E_S_T_E

Fénice fit volte-face à Isy avec le regard d'une humaine qui vient d'apprendre qu'elle vient de raté les dernières robes soldées.

- Hé Ouaip m'gwande, v'y avoiw encowe d'bwouillawd vewdâtwe paw ici.

Du moins c'est la réaction qu'aurait espéré Isy, mais Fenice ne bougea pas d'un pouce, le regard toujours caché par son épaisse capuche, tirant des bouffées de tabac régulières sur sa pipe.

- Mouais... Rien que je ne sache déjà. Mais tu m'as toujours pas répondu, elle s’appelle comment ta jolie paire d'oreille pointues ?

- Ch'crois pas qu't'es pewcutée, j'te pawle pas d'la fumée utilisé lows d'la twahison d'seigneuw d'la peuw Vawimachin...c'plans-là on peut en twouver pwesque pawtout au nowfendwe. Voiwe même d'la "cité-qui-pue" l'kor'kron sauwaient pas faiwe la diffèwence entwe wat mowt et "elixiw-qui-sent-bon"....wemaque m'non plus. Ho ho ho.

Fenice restait impassible.

- Ok, ok. T'autant d'humouw qu'kolbold toi. J'connais pas tous l'détails, mais si t'veux plus d'infos t'a qu'aller au camp d'awgent maletewwes ouest. Twouvewa l'patwonne qu'y fait pawfois halte.

Fenice continua de fumer sa pipe en tapant du pied.

- Ah, pawdon, s'fait appeller : Magistwice Bwûle-poitwine, j'cwois. Bon j'peux y aller ? J'couwse à finiw, moi !

Fenice sourit cette fois-ci.

- Pas si vite, jolies-défenses, conduis-moi à ta boss, ça me plait toujours d'rencontrer de nouvelles trombines. Et qui sait on fera peut-être affaires ?

L'encapuchonnée se lève non sans laisser Isy flotter toujours en l'air.

- Alors où qu'on s'rend ?

- M'nute phalène....j'te vois v'nir toi ! T'veux m'chiper m'couwse et m'embâtonner ?

Isy se demandait si elle pouvait faire confiance à Fenice. Son commanditaire lui avait spécifié que nombres de factions et races toutes confondues aimeraient mettre la main sur le paquet. Toutefois, l'amatrice du vaudou avait fait preuve de malice et de franchise, jusque là.

- L'wencawd a lieu au bizouac d'awgent. Ch'est pwès de la demi-ville Andhowal, j'cwois. On pawt tou'deux !

Isy voulait lui laisser une chance, mais essaya quand même de trouver un moyen de retourner la situation à son avantage. Nullement envie que se faire gronder par l'employeur pour avoir amener un ennemi potentiel.